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qui leur restait à vivre. Mais si la maison, malgré son délabrement, pouvait les garantir du froid ainsi que de la chaleur, elle ne pouvait pas les nourrir. Aussi, courageux et solides encore, ils se mirent tout de suite à l’œuvre, Nestin bêchant, ouvrant des sentes entre les arbres et semant dans tous les coins, Nestine arrachant les mauvaises herbes, brouettant le fumier, et arrosant avec soin les semences, dès qu’une tige ou une petite feuille sortait de terre.

L’été trouva le clos pourvu de beaucoup plus de choses qu’il n’était nécessaire aux deux vieux. Eux qui n’avaient jamais mangé de légumes vraiment frais s’étaient ingéniés à faire pousser toutes les variétés de ceux qu’ils avaient vus aux étalages des boutiques parisiennes. Les radis même tenaient un large carré, quoique Nestine n’eût plus de dents pour les croquer et que Nestin eût un estomac qui, depuis longtemps, ne lui permettait plus d’en manger. Les menues fleurs venues de la prairie et montrant leurs vives couleurs parmi le vert des poireaux et des salsifis étaient arrachées sans pitié. Nestine, comme si elle