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le fantôme. Elle se rassura aussitôt, elle venait de reconnaître le mannequin qui servait à sa sœur pour faire leurs robes et sur lequel on avait mis par mégarde le chapeau et le paletot de l’oncle.

Marie se rapprocha sans dire un mot, elle ôta du mannequin le chapeau et le paletot qu’elle mit sur le lit de l’oncle, dont les matelas restaient à découvert, avec seulement les couvertures repliées au pied et, ainsi que sa sœur, elle vit tout de suite que tout était en ordre sur les meubles et que rien n’était tombé sur le parquet. Elles remarquèrent aussi que la fenêtre restait grande ouverte devant les persiennes fermées et que l’air était froid et chargé d’une odeur de buis.

Elles sortirent de la chambre en refermant la porte et pendant qu’Angélique posait sur la table de la salle à manger la lampe qui vacillait dans sa main, Marie s’assit lourdement comme si les jambes lui faisaient tout à coup défaut.

Le silence continua, puis Marie dit :

— Après tout, ce bruit venait peut-être de chez les voisins.