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l’ouvrit brusquement tandis que sa sœur repoussait une chaise chargée de paquets de linge que la blanchisseuse avait apportés dans la journée.

Rien n’était dérangé dans le placard de l’oncle. Sur le devant de la planche du haut, deux chemises blanches étaient couchées l’une sur l’autre, elles arrondissaient leurs poignets empesés comme pour se faire un oreiller, et de chaque côté d’elles venaient s’appuyer les mouchoirs pliés en carré et les chaussettes bien enroulées.

Les vêtements pendaient sous la planche et s’aplatissaient sur des épaules en bois. Marie les fit glisser sur la tringle pour regarder en dessous, mais elle ne vit que des chaussures reluisantes et bien alignées.

Elle referma le placard et comme à ce moment la lampe éclairait la porte vitrée, les deux sœurs virent en même temps l’oncle debout le chapeau sur la tête qui les regardait de l’autre côté de la porte.

Marie lâcha le bras de sa sœur et recula d’un pas, mais Angélique ouvrit précipitamment la porte vitrée et tendit la lampe vers