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regardèrent vers une porte vitrée qu’on voyait à l’autre bout de la pièce, et Angélique remonta l’abat-jour afin que la clarté de la lampe s’étendît davantage sur les murs de la chambre.

Le silence augmenta encore et tout à coup la pendule se mit à sonner.

Marie se tourna vers la cheminée pour mieux voir la pendule et elle dit à voix basse :

— Comme elle a sonné vite !

Angélique évita le regard de sa sœur en répondant :

— Tu trouves ?

— Oui, dit Marie, toujours à voix basse, on dirait qu’elle s’est dépêchée de dire l’heure pour se renfermer au plus vite comme une personne qui a peur.

Angélique sourit à sa sœur et d’une voix assez calme :

— Il est minuit, il faut aller nous coucher.

— Non, fit Marie, je ne pourrais pas dormir. Lis-moi plutôt quelque chose, et elle atteignit un livre au hasard sur la petite étagère accrochée au mur tout près d’elle.

Nous le connaissons par cœur, dit sa sœur