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ment ! » L’employée des postes ne l’écoutait pas ; elle rentrait et sortait, pieds nus, en chemise de nuit, et elle répétait : « Je ne peux pourtant pas descendre sans être habillée correctement. »

À l’autre bout du couloir, Francette, l’entretenue, courait après sa chatte qu’elle ne voulait pas abandonner ; elle dérangeait les chaises avec bruit en appelant d’une petite voix : « Minet ! Minet ! Minet ! » Elle sortit enfin avec sa chatte dans ses bras, ses jambes nues dans des bottines jaunes, qu’elle n’avait pas pris le temps de boutonner, et sur ses épaules une couverture blanche, qui traînait derrière elle comme un manteau de reine. Elle rejoignit l’artiste et l’employée qu’elle sépara en se plaçant entre eux, et tous trois passèrent devant la couturière, en train de fermer sa porte à double tour, comme pour empêcher le feu d’entrer chez elle.

Il n’y avait plus que la petite tuberculeuse qui tournait sans bruit dans sa chambre. Elle n’avait sur elle qu’un petit jupon noir et une pèlerine qui ne joignait pas devant. La couturière la pressait de descendre, mais elle s’en-