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LE CHALAND DE LA REINE


Le matin même, sa tante Maria l’avait battu en lui défendant d’aller au bord du fleuve. Elle disait tout en colère :

— Vous verrez que ce mauvais garçon finira par se noyer comme son père…

Aussitôt qu’elle n’apercevait plus l’enfant, on l’entendait crier d’une voix perçante : Michel, Michel !

Toute la matinée Michel était resté à pleurer et à bouder derrière la maison, mais vers le soir il s’était retrouvé sur le chemin de halage sans savoir comment cela s’était fait.

Il ne se lassait pas de voir passer les chalands qui remontaient ou descendaient la Meuse. En les voyant si lourds et si clos il cherchait à deviner ce qu’ils pouvaient bien