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levés de bon matin, car il fallait gagner Saint-Claude à pied.

Au moment où ils s’éloignaient, la mère Marienne rappela Valserine pour lui remettre un mouchoir noir.

— Prends-le, lui dit-elle, il te servira pendant le temps de ton deuil.

La fillette la remercia d’un mouvement vif et affectueux, puis, en courant, elle rejoignit Bernard qui s’engageait déjà dans le sentier difficile qui allait, de beaucoup, raccourcir leur trajet.

La mère Marienne et son fils, sortis de leur maison, les regardèrent s’éloigner. Ils s’émerveillaient de les voir si agiles dans ce chemin tout en zigzag et en fondrières, où peu de gens osaient s’aventurer. Ils virent Bernard prendre Valserine à la taille pour lui faire franchir un passage dangereux. Ils virent le baiser que la fillette mit sur la joue de Bernard pour le remercier de son aide.

Et quand les jeunes gens eurent disparu derrière une masse de rochers, la mère Marienne désigna du doigt la maison de Valserine en disant à son fils :