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dant les mois d’hiver le sable et les cailloux ne viennent à la combler et en boucher pour toujours l’ouverture. Mais à peine arrivée en haut du chemin, elle vit que le mal était déjà fait. Les énormes pierres qui, autrefois, se dressaient au-dessus du trou, s’y étaient enfoncées, déplaçant dans leur chute une masse de terre, des arbres et des pierres de toutes tailles.

Aux alentours, tout était désordre. Des sapins tombés de haut restaient la tête en bas, toutes racines au vent, tandis que d’autres, à moitié déracinés, se penchaient et s’appuyaient de toutes leurs branches à ceux qui avaient la chance d’être restés debout.

La cabane de la chèvre, elle-même, n’avait pas été épargnée. Tout un côté était détruit, et le trop-plein de terre accumulé sur son toit glissait le long des planches et menaçait de l’ensevelir.

Pas très loin, en contre-bas, deux cantonniers achevaient de construire avec des fagots une sorte de mur de soutènement pour empêcher les arbres déracinés de glisser jusqu’à la route proche.