installée à sa place. Pour la première fois Valserine eut peur dans la cachette ; les petites chutes de sable lui paraissaient être des pas glissant vers elle ; et le courant d’air qui passait à chaque minute lui semblait être une main mystérieuse qui cherchait à la toucher au visage. Elle n’y put tenir et elle sortit sans bruit, avec la crainte affreuse que quelqu’un ne la tirât en arrière.
Au dehors tout était tranquille. Il n’y avait pas de lune, mais la nuit n’était pas assez noire pour tout cacher. Les arbres du jardin se détachaient nettement les uns des autres, et, juste devant la cabane, une touffe d’herbe s’ouvrait comme pour exposer toutes ses fleurettes à la rosée.
Valserine n’avait aucune idée de l’heure. Son séjour dans la cachette obscure lui avait semblé plus long qu’une nuit entière. Aussi, la pensée que son père pouvait être rentré pendant ce temps la fit se hâter vers la maison ; elle poussa la porte en appelant tout bas :
— Papa !
Elle haussa un peu la voix pour appeler encore :