Page:Audoux - L Atelier de Marie Claire.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sut qu’elle était morte, il dit d’une voix fâchée :

— Elle pouvait guérir avec du repos et des soins, ses poumons étaient à peine atteints.

— Elle avait deux enfants à élever, répondit Mme  Dalignac, comme si elle voulait excuser Sandrine d’être morte.

Le regard de M. Bon se posa sur chacune de nous, et ensuite il dit au patron :

— Puisque je suis là, nous allons en profiter pour voir si vos poumons sont toujours sages. Et pendant que nous faisions silence, il donna quelques coups de son doigt recourbé dans le dos du patron, puis il se pencha pour écouter. Il gardait la bouche ouverte, mais lorsqu’il eut appuyé son oreille du côté gauche, il rattrapa vivement sa lèvre avec ses dents. Et sans que sa tête eût fait le plus petit mouvement, ses yeux se levèrent et regardèrent fixement Mme  Dalignac.

Il s’assit de nouveau en face du patron pour lui prendre le poignet, et au bout d’un instant, il se leva, en disant d’un ton ferme :

— Voilà… Je vous trouve très affaibli… et si vous ne vous reposez pas immédiatement… je ne sais pas ce qui arrivera.

Le patron se moqua :

— Té ! je ferai comme Sandrine peut-être ?

M. Bon détourna son regard et répondit gravement :

— Peut-être…

Il fit une ordonnance, et, tout en donnant des