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VII

Les fêtes de Pâques et l’enterrement avaient apporté beaucoup de retard dans le travail.

Le patron décida de prendre une nouvelle ouvrière pour remplacer Sandrine, et il fit une affiche que Bergeounette alla coller rue de la Gaîté.

Il apportait le même soin à ses affiches qu’à ses broderies. Ses lettres s’arrondissaient et se liaient, et on pouvait facilement lire de loin :

On demande
Une très bonne ouvrière couturière.
Très pressé.

Bouledogue grogna :

— Les bonnes ouvrières ne courent pas les rues en ce moment.

Il en vint une qui ne savait pas faire grand’chose, mais que le patron garda faute de mieux.

Elle s’appelait Roberte. Elle n’était ni laide ni mal faite ; mais son air prétentieux la rendait peu agréable à regarder.

Une moquerie sournoise sembla entrer en même temps qu’elle dans l’atelier.