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XIV

Jacques revenait comme autrefois dans la pièce de coupe. L’ancienne voisine de Sandrine nous en avait raconté long sur les tourments du pauvre garçon.

Son divorce d’abord, que sa femme avait facilement obtenu contre lui, et dans le même temps, la grande maladie qui avait fait mourir sa mère. Puis, lorsque tout lui avait manqué à Paris, il s’en était allé au pays de Sandrine vers ses deux petits et leur grand’mère dont il ne savait plus rien depuis des mois. Mais là encore tout lui avait manqué. La mère de Sandrine n’avait pas pu supporter son dur chagrin, et il avait fallu aussi la conduire au cimetière. Et pour que le malheur fût complet, comme les enfants ne portaient pas le nom de leur père et qu’il ne leur restait aucun parent, on les avait mis à l’Assistance publique comme de petits abandonnés. Maintenant Jacques s’enfermait chaque soir avec sa peine dans la petite chambre de Sandrine où il s’était installé à demeure. Sa voisine, qui le prenait en grande pitié, nous appelait à son secours :