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Mme Dalignac s’était réveillée au bruit.

Elle ne pouvait pas croire que ses manches étaient faites. Elle les touchait l’une après l’autre d’un air craintif, comme si elle craignait de les voir disparaître subitement. Elle voulut parler aussi, mais il se trouva qu’elle avait perdu la voix.

Je ne parlais pas non plus. Je sentais que la moindre parole m’apporterait un surcroît de fatigue et j’indiquais par signes ce qui restait à faire.

Je repris ma place. Le soleil qui passait au-dessus de la maison neuve cherchait à s’encadrer dans une vitre et m’aveuglait.

Mes paupières se fermèrent et pendant un instant le sommeil m’écrasa. Puis une sorte d’engourdissement me saisit, il me sembla qu’un grand trou se creusait dans ma poitrine, et il n’y eut plus en moi que l’idée fixe qu’il fallait à tout prix livrer la robe avant dix heures.