V
Maintenant l’été brûle, les soirées même sont chaudes. Et sur le seuil de la maison Églantine et Noël s’attardent et forment des projets d’avenir. Dès que Noël aura vingt ans, ce qui arrivera dans quelques mois, il fera part de ses fiançailles à ses parents. Il ne doute pas que la jeune fille ne soit la bienvenue à la ferme. Luc, son frère, qui a pour lui une tendresse profonde, lui facilitera la tâche auprès de leur mère, la seule qui pourrait faire des objections, parce qu’elle désire, pour chacun de ses fils, une fille de riches fermiers ainsi qu’elle l’est elle-même.
Et Noël rit en ajoutant :
— Quant à mon père, il t’aime déjà, tu le sais bien.
Mère Clarisse laisse les fiancés à leur rêve, et s’en va dormir. Elle se fait vieille, le Verger lui donne beaucoup de travail, et