la pièce où rien ne bouge. Elle est assise sous la lampe, le corps immobile et affaissé. Ses mains, jointes sous le menton, soutiennent sa tête qui incline à gauche et remue comme pour continuer de dire non. Son visage est d’une pâleur intense, ses lèvres sont ouvertes comme si une plainte allait s’en échapper, et de ses longues paupières abaissées coulent des larmes qui font penser à une grosse pluie d’orage.
D’un seul coup, toute la colère du grand-père s’en va. Ce visage douloureux lui en rappelle un autre, en un jour de profonde détresse. Son fils, son Marc chéri avait eu exactement cette expression à la mort de sa femme. Ses mains, jointes sous le menton, sa tête inclinée qui faisait non, non, pour dire que l’affreuse chose ne pouvait pas être, et ses larmes lourdes et pressées qui tombaient sur ses mains et roulaient sur les poignets qu’elles inondaient. Ne retrouvait-il pas encore ce front uni et presque plat, à moitié recouvert par des cheveux bruns aux reflets dorés qui brillaient davantage aux tempes. Oh ! cette ressemblance, il l’apercevait seulement aujourd’hui. Et sa tête remua aussi : « Non ! non ! » Cette petite n’était pas une dévergondée. Un garçon l’aimait, il l’appelait, il