IV
Bientôt les dimanches ne suffirent plus aux jeunes gens et ils se retrouvèrent le soir dans la sapinière. Mère Clarisse aurait bien voulu empêcher cela, mais au premier mot le visage d’Églantine avait montré une telle consternation qu’elle n’avait pas osé insister. Cependant, elle exigeait que la jeune fille ne s’éloignât pas du Verger, le grand-père pouvant remarquer son absence, Noël, souvent, venait tard, retenu par les travaux de la ferme. Il apportait avec lui l’odeur de la terre chaude et du foin coupé. Et Douce, dont l’odorat était sûr, devinait toujours à quels travaux il avait passé son temps. Par les soirs obscurs, il faisait entendre un doux roucoulement pour avertir de sa venue. Leurs entretiens étaient courts. Et s’ils menaçaient de se prolonger, Tou venait leur rappeler la prudence.