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— Chez nous, disait-il, les armoires et les commodes sont en double partout !

Il parlait d’épais rideaux tombant jusqu’au bas des fenêtres et de larges fauteuils où l’on pouvait dormir comme dans un lit. Ici, il n’y avait aux fenêtres que de tout petits rideaux de calicot, et dans les chambres, sans armoires ni commodes, qu’une ou deux très vieilles chaises de paille et quelques meubles de rebut. Les portes s’ouvraient facilement devant Noël. L’une d’elles cependant résista, quoiqu’elle ne fût fermée qu’au loquet. Il fallut la pousser fortement du genou et de l’épaule avant qu’elle ne s’ouvrît. Il n’y avait, de l’autre côté, qu’un escalier presque droit aboutissant à une autre porte.

— C’est le grenier, là-haut demanda le garçon.

Douce l’ignorait. Jamais elle n’avait vu cette porte ouverte, et jamais l’idée de l’ouvrir ne lui était venue. Elle restait surprise et apeurée de cet escalier qu’elle ne connaissait pas. Elle refusait de monter les marches derrière Noël, mais il la tirait par la main. « Viens ! Allons ! Tu n’as pas peur des rats ? » Et tous deux entrèrent ensemble dans la pièce dont la porte s’était ouverte sans aucune difficulté. Ce n’était pas le grenier ;