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Et lui-même s’assied au pied du lit, réclamant sans plus tarder les nouvelles fraîches.

Églantine reprend pleinement conscience, et parle avec vivacité. Elle a tant à dire à Jacques Hermont de sa petite Christine ! Elle ne néglige aucun détail. Elle retrouve les mots, les gestes de l’enfant et même ses petites grimaces de dépit ou de satisfaction. Cela met entre eux une gaieté qui les fait rire, ainsi que deux êtres très jeunes exempts de tout souci. Dans leur contentement, ils ne voient pas le jour se lever ; ils ne voient pas non plus les premiers rayons du soleil se glisser dans la pièce, et jusque sur le lit, comme pour mieux éclairer leurs rires et la joie de leurs visages. Avec l’impétuosité de sa jeunesse retrouvée, Églantine dit encore :

— Et tous ces baisers que je vous apporte, j’allais oublier de vous les donner.

D’un geste vif, elle prend la tête de Jacques en imitant la voix de Christine :

— D’abord sur le front, puis sur les yeux, puis sur le bout du nez.

Elle n’en peut dire davantage. Jacques Hermont à son tour lui prend la tête à deux mains pour lui rendre les mêmes bai-