son échoué sur les galets, attendant on ne sait quelle résurrection qui lui permettrait de regagner la mer. L’enfant, las de pleurer, joue au cheval sur la quille rongée. Et soudain, sans un sourire, sans regarder personne, il chante à tue-tête :
Tralala-la-la
Tralala-la-la
À travers les distractions qu’elle s’impose,
Églantine continue cependant sa vie
mystérieuse. À l’heure du bain, après avoir
aidé Christine, elle se retrouve seule avec
Noël. Sa nage, qui étonne les marins, lui
donne, tout comme dans l’étang, l’air d’un
bel oiseau souple glissant avec lenteur
d’une vague à l’autre. Elle s’éloigne considérablement
de la côte malgré les recommandations
des pêcheurs. Autour d’elle les
mouettes plongent en criant, comme si
elles avaient peur de se noyer. Elle sait que
le danger dont on la menace n’existe pas
pour elle, puisque Noël est là. Et puis, pour
elle la mer se fait tiède et lisse à l’aller
comme au retour.
Le dimanche Christine entraîne Églantine à la messe « où elle voit, sans les