sabotements s’unissent à des appels. Il y a des courses rapides, comme si des gens se hâtaient pour conjurer un danger. Réellement inquiète, Églantine se lève et va vers la fenêtre pour savoir. Mais c’est Jacques qui la renseigne :
— La mer se fait dure, et il y a grande marée.
Elle voudrait bien en savoir davantage, cependant elle ne pose pas de questions, parce qu’elle entend Jacques se tourner contre le mur pour retrouver son sommeil interrompu. Elle-même s’endort enfin, les sabotements et les appels ayant cessé.
Au matin, elle retrouve Christine et son père debouts sur le mur de la petite terrasse. Levés depuis longtemps, ils regardent la mer, hier si calme et si brillante sous le soleil, aujourd’hui d’un vert si sombre sous le ciel gris ; sans les bandes d’écume qui se poursuivent et l’éclairent on pourrait la croire devenue noire. Jacques hoche la tête. Il craint du mauvais temps. Christine ne l’écoute pas. Sautée à bas de son mur, elle tire Églantine par la main :
— Viens, viens la voir sauter sur les rochers !
Et comme elle a déjà pris la manière de parler des gens d’ici, elle ajoute :