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glace ; mais Églantine ne possède qu’un tout petit miroir où elle voit tout juste son visage.

— Comment faites-vous pour vous coiffer ? demande la belle jeune femme.

Églantine se met à rire. Elle n’a pas besoin de glace pour se coiffer, un peigne lui suffit. Et, comme chaque fois qu’elle rit, son visage se transfigure, Tensia qui la regarde lui dit :

— Pourtant, vous êtes belle aussi ! Ne le savez-vous pas ?

Tant que dura la maladie de Jacques Hermont, Églantine, chaque dimanche, accompagna la jeune mère auprès de la petite Christine. Les dames de la pension permettaient même des après-midi de sortie pour l’enfant qui se plaisait à courir dans les larges allées du jardin du Luxembourg. Tensia parlait beaucoup. Elle avait de grands espoirs et le désir d’un avenir brillant pour sa fille. Parfois elle mêlait à ses projets un nom qui n’était pas celui de Jacques. Et, comme pour effacer ce nom, elle disait longuement sa répugnance de la pauvreté.

Christine promettait d’être aussi jolie que sa mère. Son petit visage avait les mêmes traits. Mais son regard était tout