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Des jours et des jours viennent de passer. L’année nouvelle est déjà commencée, et Églantine se prépare à quitter Bléroux.

Au retour de la messe de mariage, sur la route où elle traînait les pieds autant qu’autrefois son grand-père, elle avait dit à Marguerite Dupré la mort de son chien et avoué sa terreur de passer la nuit seule, au Verger. Les parents de Marguerite, heureux d’obliger leur jeune voisine, s’étaient empressés de lui offrir une chambre en attendant qu’elle se fût procuré un autre chien. Après quelques jours, ils avaient dû la garder tout à fait. La faiblesse dont elle se plaignait s’était aggravée au point qu’il ne lui était plus possible de marcher, même en traînant les pieds. De plus, son estomac refusait toute nourriture, et le sommeil l’avait abandonnée. Grâce aux soins dévoués de Marguerite et de sa mère elle avait cependant assez vite retrouvé ses forces. Et si, le dimanche, elle ne faisait plus enten-