s’éloigne de ces roseaux où personne ne l’attend, lorsqu’un fort clapotement attire son attention. Une chose noire se débat juste à l’endroit qu’elle vient de quitter.
Un cri angoissé court sur l’étang.
— Oh ! Tou qui se noie !
Elle sait maintenant qui l’a saisie à l’épaule. Celui-là seul l’aime, et voilà que les herbes l’ont happé et veulent le garder. Elle plonge, l’arrache aux herbes et regagne avec lui le bord. Le vieux chien tremble affreusement. À peine s’il peut se tenir sur ses pattes. Églantine presse l’épaisse toison noire pour en faire couler l’eau ; puis elle encourage son chien à la marche :
— Viens vite, il fait froid et la maison est loin !
Elle l’entraîne par le collier, le soulève à moitié pour l’aider à courir, mais il tousse et s’arrête à tout instant pour rejeter la gorgée d’eau qui l’étouffe. Elle le gourmande un peu :
— Vite, vite mon chien ! Tu vas prendre froid. Vite, allons ! Vois, la moitié du chemin est déjà faite.
Tou le sait que la moitié du chemin est déjà faite. Il aperçoit là-bas la grille du potager. Il sait aussi qu’il lui faudra passer devant, puisqu’on ne peut pas l’ouvrir, et