sellent sans arrêt sur son visage ? Elle est sans chagrin pourtant. De plus, mère Clarisse doit l’accompagner, puisqu’elle entend sa voix chevrotante :
Qu’avez-vous donc la belle
Qu’avez-vous à pleurer ?
Ah ! Si je pleure,
C’est la tendresse
De trop aimer
Mon aimable berger.
Noël est là. Il la regarde venir. Églantine
voit qu’il est sans colère. Elle voit aussi ses
joues creuses, ses yeux bizarrement agrandis,
ses prunelles déteintes, et cette pose rigide
qui le rend si lointain. D’un seul coup
sa gaieté s’envole, et c’est avec une sorte
d’épouvante qu’elle s’arrête devant lui. Mais
ses jambes sont faibles, et il lui faut s’appuyer
au vieux saule qui lui tend son dos
bossu et rugueux.
Noël se rapproche et dit tout de suite :
— Je t’aimais trop, vois-tu !
Sa voix affaiblie et sans nuance augmente l’épouvante d’Églantine.
Il reprend :
— Toutes ces vilaines choses que l’on m’a rapportées sur toi, je les aurais ou-