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gustave haller

dames, fut d’abord une très jeune fille pauvre et bien née ; elle était très habile à restaurer les vieux livres. D’un bouquin chargé de rouille et gonflé par la pluie, elle faisait un exemplaire digne de la bibliothèque d’Auguste de Thou et de Chrétien de Lamoignon. À cette profession libérale entre toutes, elle a fort bien gagné sa vie, et maintenant, par un nouvel effort, la voilà qui, d’une plume habile, écrit, en se jouant, la comédie ; et chacun d’applaudir… et nous autres qui l’avons suivie en toutes ses métamorphoses, nous ne sommes pas étonnés le moins du monde que le Médecin des dames ait réussi par sa gaieté, le naturel et, disons tout, par l’invention. »

Voici certes des éloges, J. Janin n’en était pas prodigue, et ces lignes sont un des meilleurs garants de la valeur de Gustave Haller.

L’été dernier, tout Paris a été voir le Duel de Pierrot. Cette pièce, fort bien faite, très goûtée du public, a été aigrement discutée par quelques journalistes… Pensez donc ! une femme qui sculpte, c’est déjà irritant ; une femme qui écrit de jolis romans, c’est exaspérant, et si par-des-