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silhouettes parisiennes

la laide devient belle et la jolie perd cinquante pour cent de sa beauté. Mme  Gustave Haller, quoique je ne la connaisse pas personnellement, m’est très sympathique ; c’est une intelligence, une énergie et une volonté de fer au travail. Son œuvre prouve qu’elle a le feu sacré, un talent réel et qu’elle est admirablement bien douée. Son père, M. Simonin, un savant chimiste, lui a donné une excellente éducation et une instruction très étendue ; toute jeune fille, il l’a même associée à ses travaux de restauration de vieux manuscrits. M. Simonin a fait une découverte précieuse qui permet de rendre lisibles les anciens manuscrits, et sa fille est dépositaire de ce secret ; de ses blanches et mignonnes mains, elle a restauré plus d’un manuscrit de valeur.

Les savants rarement sont riches : la fortune est une gourgandine qui va souvent aux nullités, toujours aux indélicats, presque jamais aux savants et aux poètes.

N’ayant pas d’autre dot que son intelligence et son savoir, Valérie Simonin entra au Conservatoire ; elle en est sortie avec le premier prix