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sur la nécessité prétendue de l’emploi du sel pour l’engrais des terres et des bestiaux.

Les résultats de la dernière enquête démontrent, en effet, que le prix de cette denrée, précédemment vendue en détail au cours de 40 à 50 centimes le kilogramme, est descendu de 20 à 25 centimes sur les mêmes marchés, et n’a procuré au consommateur que la moitié du dégrèvement consenti par la loi de 1848. Il est également prouvé par les mêmes investigations que la consommation individuelle est restée comme autrefois stationnaire entre 6 et 7 kilog., parce que la taxe antérieure n’avait jamais fait obstacle à l’entière satisfaction des besoins, et que l’abaissement du droit ne pouvait pas en créer de nouveaux.

L’ensemble des quantités consommées s’est élevé depuis la réduction des deux tiers du droit, de 256 millions de kilogrammes à 400 millions, en suivant les progrès de la population et de l’aisance générale, mais sans qu’il soit possible d’attribuer une part sensible de cet accroissement naturel de consommation à la stérile concession faite au détriment de la puissance financière de l’État.

En définitive il est plus que jamais regrettable, après un semblable démenti donné par une aussi décisive épreuve aux rêves ambitieux de quelques déclamateurs, de voir la balance générale de nos ressources et de nos besoins gravement compromise par cet abandon de plus de 60 millions de francs fait évidemment au préjudice du pays sur un revenu public qui se recouvrait aux lieux de production, sans poursuite, sans fraude, sans plainte, sans non-valeurs et sans frais de perception.

Toutefois, la loi du 19 mars 1852 et le décret du 19 du