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De cette simple modification dans la marche du travail et dans les formes descriptives de l’administration de l’enregistrement, découleraient des connaissances positives, des informations exactes, basées sur des actes publics, et qui seraient bien préférables aux conjectures et aux expertises hypothétiques des contrôleurs, des répartiteurs et des agents du cadastre, pour déterminer la valeur capitale et le revenu imposable de chaque propriété, et pour en déduire ensuite la proportion relative par commune, par canton, par arrondissement et par département.

Cette importante mesure conduirait, par des procédés plus sûrs, plus prompts et plus faciles, à une péréquation générale de l’impôt direct qui permettrait de rectifier, avec des dégrèvements successifs, les inégalités encore existantes entre les différentes régions de la France. Les mêmes renseignements serviraient aussi à compléter les travaux et à garantir la durée des résultats du cadastre, à révéler et à prévenir les abus de la fraude en donnant les moyens de la combattre par des rapprochements faciles et péremptoires, enfin à débarrasser le régime hypothécaire de son obscurité, de ses lenteurs et de ses formalités ruineuses.

La simplification des rouages administratifs et la réalisation de plusieurs millions d’économie seraient, nous n’en doutons pas, les résultats les moins favorables de cette réforme qui réparerait bientôt, avec plus de lumière, les injustices de la répartition de l’impôt ; qui parviendrait, sans aucune dépense extraordinaire, à recueillir et à conserver des notions justes et utiles sur les valeurs immobilières que ne peut ni bien saisir, ni jamais fixer, malgré ses longs efforts, l’entreprise décevante et dis-