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prévoyance plus éclairée de l’administration, une évaluation approximative que le cours authentique des échanges volontaires pourrait immédiatement démentir. Il nous semble donc indispensable de trouver, comme’en Angleterre, un preneur sérieux des rentes converties, qui remplacerait, par sa soumission publique à un nouveau contrat, le rentier actuel qui aurait refusé d’y souscrire.

Cette forme loyale est la seule qui puisse imposer le silence de la résignation à l’ancien créancier du Trésor, parce que, dans le choix du remboursement ou de la conversion, il ne céderait plus qu’à la force des choses, à l’empire du droit commun, et qu’il n’obéirait pas à l’arbitraire du pouvoir tandis que la décision directe du gouvernement sur une valeur conjecturale, lors même qu’elle serait appuyée de l’assentiment des chambres, et qu’elle offrirait les conditions les plus généreuses, se présenterait toujours comme inique et violente à l’obstination et à l’aveuglement désintérêts froissés. Il faut toute l’autorité d’une justice avouée par la conscience publique pour ôter aux mécontentements une apparence légitime et enlever tout sérieux prétexte à la plainte.

D’ailleurs l’État ne saurait rayer un seul nom de son grand-livre, sans être assuré d’avance qu’un nouveau capitaliste devra s’inscrire immédiatement à la place délaissée. Il faut toujours que la confiance réponde à son appel, et qu’elle se fortifie encore, au milieu même d’une conversion, par la concurrence des préteurs il ne doit écarter les premiers que lorsque sa préférence est déjà achetée au profit du Trésor par ceux qui leur succèdent, sans regret comme sans prétention exagérée.

La conversion ne doit donc être considérée comme