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mécontentement de cette portion intéressante de la population qui prête ses laborieuses économies à l’ancienne caisse d’épargne des 5 p. 0/0, par l’exemple du plus modeste pécule qui vient se confier à la caisse des dépôts pour un intérêt moins élevé.

Si la raison publique pouvait triompher de ces premiers obstacles, nous demanderions, en outre, à la prudence du gouvernement de nous inspirer une complète sécurité sur les dispositions pacifiques de l’Europe et sur le maintien de nos bonnes relations avec toutes les puissances étrangères. Il est indispensable, en effet, pour se dévouer à l’accomplissement d’une tâche aussi délicate, de s’appuyer à la fois sur l’assentiment bien prononcé de l’opinion nationale, sur le concours durable et certain des Chambres, sur le repos de la France et de ses alliés, et sur la perspective de quelques années assez exemptes de trouble pour sauver le gouvernement du reproche d’imprévoyance et de précipitation.

Pourrait-on prétendre avec quelque apparence de raison que toutes les circonstances qui se rattachent à l’opportunité de la conversion doivent être discutées sans réserve devant nos assemblées délibérantes que tous les préjudices, que tous les dangers qui semblent précéder ou suivre cette opération, puissent être publiquement exposés et débattus sans aucun ménagement, comme dans le sein même du conseil des ministres, au milieu des passions et des inquiétudes qui agitent les esprits au dedans et au dehors, sur tout ce qui affecterait l’existence politique de notre gouvernement ?

Ce n’est donc pas par l’initiative des Chambres que peut se décider une aussi importante opération cette