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thèse, en effets disponibles sur le marché, que 45 millions pour satisfaire aux placements journaliers des petits et des grands capitalistes. Cette dernière considération doit convaincre tous les esprits de l’extrême modération du maximum alors proposé. Il faut maintenant examiner si l’on doit se borner au rachat progressif de la dette par l’amortissement, pour parvenir à ramener à cette proportion la quotité des rentes inscrites.

Ce puissant moyen de libération se trouvait, en 1840, très-affaibli et exclusivement restreint aux 24 millions de 3 p. 0/0, qui étaient les seuls effets publics restés au-dessous du pair. La lenteur et l’insuffisance de son action libératoire étaient donc devenues frappantes pour soulager l’avenir du fardeau des rentes qui semblaient encore excéder la prévision que nous venons d’établir. Il serait impossible de demander que les fonds d’amortissement s’appliquassent à l’extinction des valeurs parvenues au-dessus du cours de 100 francs : la loi, d’accord avec la raison et la justice, n’a pas voulu grever le budget d’un engagement qui n’a jamais été contracté par le Trésor, et faire tourner au détriment des contribuables la plus heureuse amélioration de la fortune publique.

On ne devait pas s’arrêter non plus à la pensée de ne jamais rembourser le 5 p. 0/0, parce que indépendamment de ce qu’il y aurait eu d’exorbitant à accorder aux rentiers la faveur d’un accroissement de capital très-considérable sur le cours de ces effets, et à grever indénniment le pays du poids d’une dette immuable, cette décision aurait imprimé rétroactivement à la première conversion, proposée par la loi du 1er mai 1825, et acceptée jusqu’à