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la proportion qui existe entre les taxes de consommation et celles qui grèvent les biens immobiliers, et faire comprendre combien il importerait à la justice distributive, à la fortune de l’État de ne plus abandonner les ressources que nous obtenons des sels, de rectifier et de consolider le système des droits sur les boissons, enfin de préserver, autant que possible, avec l’impôt du sucre exotique, les intérêts de notre navigation, de notre marine, de notre commerce, de plusieurs branches d’industrie, et l’existence même de nos colonies.

En appliquant notre examen aux droits de douanes établis pour la protection du travail national qui emploie toutes les forces productives de la population de la France, nous avons demandé que des garanties certaines et qu’une prévoyante sécurité fussent accordées aux immenses capitaux et aux innombrables efforts qui exploitent les huit branches principales d’industrie agricole et manufacturière sur lesquelles reposent l’existence et le bien-être de la plupart des classes laborieuses. Nous n’avons pas craint de retarder par cette assistance nécessaire le soulagement des consommateurs de produits français ; car l’expérience a démontré de la manière la plus évidente à tous les peuples, et surtout à l’Angleterre, que la concurrence extérieure décourage l’émulation d’une impuissante rivalité, tandis que celle de 40 millions d’habitants accélère presque toujours les progrès du perfectionnement et du bas prix sur le marché national.

Nous avons vu s’abaisser avec satisfaction les anciennes barrières fiscales qui arrêtaient encore le mouvement de la navigation intérieure pour laquelle nous faisons chaque jour de si grands et de si prévoyants sacrifices, et nous