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nent pour les attribuer aux caisses locales, telles que les contributions directes et indirectes, les droits de douanes et d’enregistrement, ainsi que toutes les recettes considérées jusqu’alors comme des ressources de l’État et comprises à ce titre dans le budget général voté par la législature. Cette transposition irrégulière des impôts de la France à des services spéciaux, fausse la situation du budget local de chaque colonie et la mesure éventuelle des fonds de subvention à fournir par la métropole.

Il serait beaucoup plus conforme à la vérité, et par conséquent aux bons principes de la comptabilité publique, de rendre au budget de l’État les fonds généraux qui lui sont indûment retirés, d’affecter aux besoins locaux les seuls fonds d’origine coloniale, et de créer un fonds commun de secours, semblable à celui qui se distribue aux dépenses départementales, pour le répartir, à titre de subvention, entre les colonies dont les recettes respectives seraient inférieures à leurs charges annuelles. Cette rectification nécessaire ferait rentrer dans la règle commune et dans l’ordre général un service qui s’en trouve aujourd’hui très-gravement écarté par une combinaison factice et vicieuse.

Il est également à regretter que l’ancien système d’exclusion et d’éloignement qui a trop longtemps refusé l’égalité de conditions de notre existence nationale aux colonies françaises, leur retire encore aujourd’hui, qu’elles participent à notre communauté civile et politique, la faculté si légitime du raffinage de leurs sucres de canne, dont l’industrie rivale en France obtient de très-grands bénéfices.

Nous déplorons, enfin, qu’une taxe rigoureusement