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comme l’appoint de la pièce de 5 fr. Cette monnaie représentative est en quelque sorte immobilisée par sa propre nature sur le territoire national, où sa fabrication perfectionnée doit la rendre inaccessible à toute falsification intérieure ou extérieure, et la maintenir intacte et sans mélange étranger, à l’état permanent de son émission primitive.

Les secondes, au contraire, dont la valeur nominale se rapproche, autant que le permettent les progrès de l’art du monnayage, de leur véritable valeur intrinsèque, sont soumises à toutes les fluctuations du change des métaux précieux, et des spéculations tentées par le commerce pour les transporter, en lingots ou en espèces, sur tous les marchés du monde où les variations de leurs cours font entrevoir une chance de bénéfice. On ne parviendrait donc que très-difficilement à évaluer le capital réel de leur circulation intérieure à toutes les époques.

L’incertitude continuelle attachée à l’existence de ces valeurs suffit pour expliquer les obstacles que la France a toujours rencontrés en. voulant établir un rapport exact entre chaque prix normal, respectivement assigné, par un tarif légal, à la pièce d’or et à celle d’argent.

Les changements qui surviennent incessamment dans la quantité plus ou moins considérable de ces matières, sur les différents points du globe, démontrent chaque jour davantage, surtout depuis l’exploitation des nouveaux gîtes aurifères de l’Amérique, l’impossibilité de maintenir concurremment dans la même relation deux étalons monétaires dont la valeur, continuellement variable, ne peut être exactement cotée que sur les prix de chaque transaction. C’est pour échapper à ces inconvénients, que