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leur dispendieux et inutile entretien. Car la plupart d’entre eux ne sont point occupés, et ceux même qui travaillent avec une sorte d’activité ne sont que les instruments de quelques spéculations particulières sur les matières d’or et d’argent. Le renouvellement de notre défectueuse monnaie de cuivre, et la rectification de notre système de numismatique pour le ramener entièrement au type décimal, rendent fort urgente la réforme que nous sollicitons.

Nous ferons d’ailleurs remarquer que la fabrication des monnaies est plutôt une charge qu’une source de revenus pour le Trésor qui n’en reçoit qu’une faible somme de 68,000 francs, et qui acquitte sur les crédits ouverts aux besoins de sept hôtels et d’une administration spéciale, dont le cadre devrait se réduire à un bureau d’essai, une dépense annuelle de près de 300, 000 francs.

Ces considérations générales déjà présentées dans notre travail de 1838, avant l’entière conversion du billon[1] et de l’ancienne monnaie d’or et d’argent en espèces décimales, se trouvent désormais confirmées par l’expérience décisive des quinze années suivantes, qui nous a enfin démontré que le cours naturel des choses avait presque exclusivement concentré toute la fabrication monétaire dans le seul hôtel de Paris.

Mais en résistant aussi longtemps à la nécessité de cette centralisation en faveur de quelques intérêts locaux, nous nous sommes exposés à tous les préjudices d’un régime qui nous imposait l’entretien d’un matériel et d’un personnel dispendieux dans les ateliers départementaux, l’u-

  1. Mélange irrégulier de cuivre et d’argent toujours facile à contrefaire.