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veloppé du foyer central de Paris vers tous les points d’agglomération des contrées les plus populeuses. Les intervalles incessamment rapprochés, qui sépareront désormais ces grandes artères du pays, deviendront bientôt les seules distances intermédiaires qui puissent être encore desservies par des chevaux et par des voitures. Mais les stations locales répandues de commune à commune, dans toute l’étendue de ces nouveaux parcours, déverseront progressivement, dans les directions latérales, des flots toujours croissants de la population mobilisée des divers départements de la France.

Les maîtres de poste sont donc appelés à devenir les messagistes de ces routes transversales, qui leur offrent la meilleure chance d’utiliser leur matériel d’exploitation, leur personnel actif, leurs capitaux engagés et leur habile expérience.

Depuis un certain nombre d’années, les voyages ont complétement changé de forme et d’allure l’omnibus et la diligence populaires, c’est-à-dire les voitures collectives, ont remplacé partout la chaise de poste et le courrier de l’opulence. Des relais entretenus aux frais de l’État ne pouvaient plus se concilier, sous leur ancien régime, avec les changements survenus dans les habitudes d’une population plus active et plus exigeante, au fur et à mesure que ses besoins et ses goûts ont été mieux satisfaits par les lumières de la civilisation et par le développement de la richesse publique. Il demeure enfin démontré que la féconde invention des chemins de fer doit multiplier les relations intérieures du pays, dans une proportion incalculable, et qui exigera non-seulement la conservation, mais encore l’accroissement des précédents