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produit des services exploités par le gouvernement.


En principe général, toute entreprise industrielle doit être librement exploitée par l’intelligence de l’intérêt prive tous les services à rendre au public appartiennent au génie si puissant et si fertile de la société elle-même. Le gouvernement ne saurait intervenir dans le mouvement du travail que pour favoriser le développement des facultés des peuples, pour protéger leurs intérêts collectifs, et jamais pour satisfaire à leurs besoins individuels. Aussi, toutes les fois qu’il s’écarte de ces maximes de l’économie politique, il est accusé d’envahir le domaine social, d’usurper à lui seul les avantages de tous, et d’exercer un monopole exclusif des bienfaits de la concurrence. Ces observations sont aussi justes que concluantes; nous acceptons avec une conviction entière ces grandes vérités si universellement démontrées à la raison publique nous serions même toujours prêt à les défendre, si ce n’est cependant contre certaines exceptions qui se défendent elles-mêmes par la logique et par l’évidence des faits, et qui prouvent que l’intérêt général bien vérifié doit être la loi suprême de toutes les théories.

Nous allons parcourir avec cet esprit d’examen et de contrôle le petit nombre de services que le public reçoit aujourd’hui des mains de l’administration, et qu’il nous paraît utile de conserver à son action directe, à sa surveillance générale et aux revenus du Trésor, pour la somme importante de 308 millions[1].

  1. Voir la colonne 5 de l’Etat des produits du budget de l’exercice 1861, à la fin de ce premier livre.