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toute redevance sur le sel et sur la viande, tend sans cesse à l’abaissement de ses tarifs sur les céréales, sur la bière et sur le thé, nous demeurons encore impuissants à procurer des conditions d’existence plus favorables aux producteurs de toutes nos industries.

Il importerait donc, à l’avenir, de soumettre plus sérieusement le régime financier des communes au contrôle et à la révision supérieure du gouvernement pour le maintenir dans de sages limites, et pour défendre aux conseils municipaux de relever aujourd’hui les anciennes barrières de ces douanes intérieures si habilement renversées par le puissant génie de Colbert. La prudence nous conseille, enfin, de mettre un terme à ces entraves fiscales qui arrêtent, à l’entrée de nos grands marchés, la circulation des produits de nos vignobles méridionaux ainsi que le transport des bestiaux et du combustible des départements du centre car cette guerre de tarifs pourrait provoquer, à bon droit, les représailles des provinces ainsi rançonnées contre les marchandises des manufactures du nord et de l’est de la France, et nous entraîner un jour à la perturbation générale de notre système de finances et d’économie politique.

Nous ne réclamons pas, néanmoins, l’entière suppression des taxes locales que justifient suffisamment tous les avantages offerts par le séjour des cités opulentes ; nous ne voudrions pas, d’ailleurs, fortifier l’attrait trop souvent dangereux qui fait déserter les labeurs de la vie modeste du cultivateur pour les gros salaires et le luxe des capitales. Nous croyons même que les progrès du bien-être général et de la civilisation, providentiellement favorisés par l’abondance d’une longue sécurité, commandent aux habi-