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à la qualité des vins, et que le percepteur ne saurait atteindre que dans leur quantité les boissons de toute nature livrées aux diverses classes de consommateurs. Cependant on s’est malhabilement efforcé jusqu’à présent de taxer le prix moyen des ventes de chaque débit public, en soumettant leur appréciation générale à une sorte d’arbitrage, contradictoirement débattu entre le marchand et le préposé des finances chargé d’exercer ces dépôts. Cette ventilation difficile, attribuée à deux intérêts opposés, provoque incessamment l’irritation populaire contre les agents et contre les formalités de l’impôt.

Nous pensons qu’il faudrait accepter désormais, sans restriction et sans combat, l’impossibilité démontrée par l'expérience de toute évaluation des vins à domicile public ou privé, cesser des investigations aussi incertaines qu’impolitiques, et se borner à arrêter, d’après les mercuriales officielles, soit par département, soit par arrondissement, un prix moyen annuellement calculé par l’administration sur les ventes effectives des débits publics pendant les trois ou les cinq derniers exercices. Par cette combinaison simple, rapide et dégagée de toute controverse, le taux local de chaque hectolitre serait déterminé d’avance et ferait disparaître une lutte trop dangereusement établie entre le redevable et le taxateur. La denrée ne devrait plus à l’avenir quitter le lieu de production qu’avec l’attache et sous la garantie d’un acquit-à-caution qui suivrait la marchandise jusqu’au terme de son transport, et serait détaché, après l’acquittement du droit par le consommateur destinataire, ou remplacé par une prise en charge dans les entrepôts ou dans les dépôts publics.

Tout doit être clair et incontestable pour l’assiette et