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Heureusement, il n’y séjournait guère ; les perdrix, qu’il se faisait adresser à Paris, le prouveraient. Du reste, il n’était pas tenu à la résidence. Son abbaye n’était qu’un bénéfice simple, sans charge d’âmes. Il pouvait donc occuper à la fois sa chaire au collège de France, un fauteuil à l’académie et une stalle abbatiale chez des moines qui n’existaient pas. Les suppléants ne sont-ils pas créés pour remplacer les titulaires et leur permettre de toucher les émoluments de leur charge ? Un homme d’affaires gérait la propriété. L’abbé-poète pouvait donc s’absenter, même entreprendre un long voyage sans qu’il y parût.