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Écoutons ce qu’en dit Catherine de Parthenay, petite-fille de Michelle de Saubonne, dans ses mémoires manuscrits malheureusement incomplets, qu’elle a laissés sur sa propre famille. « Ces pratiques hayneuses des méchants conseillers du duc, sous couleur de rayson d’Estat, n’empeschèrent pas madame la duchesse de ne se pouvoir rézoudre au despartement de la dame de Soubize et de sa fille, madame de Pons, qu’elle n’envoya en France que les esquipages combles de présents, et le cœur plein d’elle. Lui semblait-il encore, pauvre délaissée, la sienne patrie partir avec ! »

Ces « esquipages combles de présents » contenaient le portrait de Renée de France, peint par Sébastien del Piombino. Mais ne pouvaient-ils pas contenir aussi quelques majoliques italiennes ? Le duc Alphonse Ier, beau-père de la duchesse, avait établi, à Ferrare, une fabrique de faïences émaillées, célèbres même en Italie, au dire de Piccolpasso dans son livre Arte di terra ; et quelques-uns de ces produits durent être offerts comme souvenirs indigènes à madame de Pons, et apportés par elle en Saintonge. Palissy nous apprend qu’il vit souvent Antoine de Pons après son retour d’Italie et s’entretint avec lui de science et d’art. « I’eus, lui dit-il (page 130), bon tesmoignage de l’excellence de vostre esprit, dés le temps que retournastes de Ferrare en vostre chasteau de Ponts. » Antoine ne lui montra-t-il pas les vases façonnés à Ferrare ? On ne peut en douter. Évidemment la coupe émaillée venait de la Péninsule, et probablement de la manufacture d’Alphonse d’Este.

Que ne l’éloignait-il de sa vue ? Que ne la brisait-il