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une cérémonie bouffonne, le jeu des coqs qu’on lançait le lundi de Pâques dans toutes les directions et que les huissiers devaient attraper. Hélas ! ces amusements n’étaient que trop souvent troublés par le bruit des armes.

Le sire de Pons était alors Antoine, comte de Marennes, baron d’Oleron, seigneur de Pérignac, Plassac, Royan, Mornac et autres lieux, qui fut plus tard conseiller du roi, chambellan du roi, chevalier des ordres du roi, gouverneur de Montargis, de Saintes et de la Saintonge. Antoine de Pons, le dernier de la branche des sires de Pons à propos de qui l’on disait :

Si roi de France ne puis, sire de Pons voudrais être,

mot qui rappelle la devise des Rohan, Antoine de Pons, né en 1510, avait été, en Italie, chevalier d’honneur de Renée de France, fille de Louis XII, qui, mariée à Hercule II d’Este, duc de Ferrare, avait, en septembre 1528, quitté sa patrie pour celle de son mari. Il y connut Anne de Parthenay-l’Archevêque, fille de la douarière de Soubise, Michelle de Saubonne, première dame d’honneur de la duchesse ; et, épris de cette jeune fille, un des ornements de la petite cour, il l’épousa en 1533. Ferrare, grâce à la duchesse qui y avait recueilli Calvin, était devenue un foyer de protestantisme. Michelle de Saubonne, sa fille Anne de Parthenay, son gendre Antoine de Pons, avaient embrassé l’hérésie. Le pape Paul III se fâcha. Le duc pria madame de Soubise de se retirer. La fille dut suivre la mère et le mari son épouse. La séparation fut douloureuse.