Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cembre 1542, et en janvier 1543. « Il y avait, dit Amos Barbot, un grand nombre de terres de Valence et plusieurs coupes de Venise. Le roy commanda qu’on luy en apportast ; ce qu’ayant fait, jusqu’au nombre de grands coffres pleins, il en donna à plusieurs dames de la Rochelle, et, pour la grande beauté qu’il y trouvoit, il retint tout ce qui restoit de la dite vaisselle, qui estoit vingt grands coffres qu’il fit payer, et commanda qu’on les fist charger pour les porter à Rouen ou à Dieppe. » (Arcère, II, 431.)

À cette date (1542), Palissy était déjà à l’œuvre. Les faïences de la Rochelle ne purent donc avoir sur lui qu’une influence : l’encourager et épurer son goût.

Il y a une autre version ; c’est à celle-là que je m’arrête. La coupe venait bien d’Italie, mais elle avait passé par Pons.

Avant d’être un modeste chef-lieu de canton du département de la Charente-Inférieure, cette ville fut le siège d’une puissante sirerie de la province de Saintonge. Les sires de Pons, que les rois de France qualifiaient de cousins, étaient suzerains de deux cent cinquante fiefs. Ils avaient établi là une véritable petite cour. Pons avait son imprimerie, ses poëtes, ses littérateurs. Il y avait des fêtes, des jeux, des tournois. Les vassaux étaient heureux ; ils n’étaient tenus qu’à une redevance annuelle de deux sous ou une anguille, et la Seugne leur fournissait ce poisson en abondance. Le plus fort impôt était quatre chapons blancs : et encore les habitants de la ville, s’ils payaient, riaient au moins, pour leurs chapons. Car le payement de cette taxe en nature donnait lieu à