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était la poterie. La Grèce, puis Rome, y ajoutèrent le métal. Mais l’émail s’appliquait en creux. Ce ne fut qu’au quatorzième siècle, en Italie, qu’un orfévre siennois, Ugolino Vieri, renonçant au vieux procédé d’incrustration, étendit ses couleurs sur le métal lui-même. La méthode fut aussitôt et uniquement adoptée.

Pline, dans son Histoire naturelle, liv. XXX, ch. XII, nous donne le nom du premier qui songea à exprimer en relief les objets au moyen de l’argile : c’est Dibutade, de Sicyone, potier établi à Corinthe. Mais avant lui Corœbus, d’Athènes, avait inventé la poterie, et Talus le tour à potier, préliminaires indispensables. De plus, un autre Sicyonien, Lysistrate, père de Lysippe, trouva l’art de prendre des empreintes dans un creux composé d’une pâte propre à calquer fidèlement l’effigie et à devenir moule en séchant. À Sycione donc peut revenir l’honneur d’avoir découvert la céramique artistique. Un exilé corinthien, Démarate, qui fut père de Tarquin l’Ancien, importa l’art en Étrurie, au troisième siècle avant Jésus-Christ. Mais déjà sans doute, cette argile était vernie. Les Phéniciens, à qui on attribue le verre, paraissent avoir connu l’émail. Les Hébreux le connaissaient certainement. Ézéchiel en parle. L’Étrurie le possédait au temps de Porsenna. Rome ne tarda pas à en faire usage. Il se transmit en Gaule. Philostrate, de Lemnos, au troisième siècle, indique, dans ses Tableaux, traduits en 1614 par Blaise de Vigenère, que les Gaulois étendent sur l’airain des couleurs que le feu y fait adhérer en les rendant inal-