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CHAPITRE IV

L’émail — Son antiquité. — Limoges. — Fayence. — Palissy et Scaliger. — François Ier offre des faïences à la Rochelle — Les sires de Pons. — Antoine de Pons à la cour de Ferrare. — Renée de France et madame de Pons. — Palissy et Antoine de Pons. — Il n’apprit rien des Allemands. — Secrets de la fabrication de l’émail. — Premiers essais. — L’émail est trouvé.

L’émail, smalto en italien, maltha en latin, est, comme on sait, une espèce de vernis coloré par des acides métalliques et rendu opaque par l’introduction d’une certaine quantité d’étain. Il est fixé sur un corps appelé excipient, et qui a varié suivant les époques. On réserve ordinairement le nom d’émaux pour les ouvrages de ce genre où l’excipient est un métal. C’est un art qui de bonne heure fut cultivé en Gaule. Dès le troisième siècle de l’ère chrétienne, on constate sa présence dans notre pays. Saint Colomban donna, l’an 600, à l’église d’Auxerre, la croix d’or du roi lombard Agiluf, ornée de lettres émaillées, en bleu. La crosse de l’évêque de Chartres, Ragenfroid, mort l’an 960, montre des dessins émaillés. Le musée du Mans garde le portrait sur émail du duc d’Anjou, Geoffroi Plantagenet. Dès le douzième siècle, Limoges est célèbre par la fabrication des émaux qu’on nomme opus de Limogia, Labor Limogiæ Opus