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de Saint-Sorlin, près de Marennes, s’étendent encore telles qu’il les a parcourues ; les marais salants (page 258), dont l’établissement a plus coûté d’argent « qu’il ne faudroit pour faire une seconde ville de Paris, » produisent encore le fameux sel saintongeois. Comme de son temps, on multiplie encore les surfaces afin de suppléer par une évaporation plus rapide à l’ardeur du soleil, moins vif que dans le Gard ou l’Hérault.

Au pied de la tour de Broue, jaillit encore la fontaine où se venaient approvisionner d’eau douce les écumeurs de mer ; les manouvriers y extraient encore l’argile pour fabriquer des tuiles. C’est dans cette carrière qu’il vit des marcassites ayant la forme de gouttelettes de cire brûlante qui se seraient refroidies en tombant, ce qui lui prouve certainement qu’elles avaient été liquides. Mais la belle église carolingienne du neuvième siècle, qui s’élevait sur cette pointe avancée, n’y paraît plus. Au mois de septembre 1863, le propriétaire en démolissait le dernier mur pour en construire un four à briques. Il en reste un pan de 3 mètres qui attend semblable destinée.

La Saintonge, on peut le dire, est tout entière dans le livre de Palissy, les minéraux qu’elle cache dans son sol, les poissons qu’elle nourrit dans ses eaux, les plantes qu’elle porte, les villes qu’elle montre. Voici le salicor (page 247), « herbe salée dont on fait les plus beaux verres. » Voici la fameuse absinthe appelée « Xaintonnique à cause du pays de Xaintonge, » Artemisia Maritima, ou vulgairement Senguenite, vantée par Discoride, Galien, Gesner et d’au-