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Saint-Pierre. Le fait est possible. Saint-Pierre reconstruit sur la vieille basilique romane de Pierre de Confolens par les trois Rochechouart, Guy, Louis et Pierre, successivement évêques de Saintes, de 1426 à 1503, pouvait fort bien n’avoir pas encore reçu toute son ornementation ; et peut-être les chanoines ont profité du séjour près d’eux d’un artiste habile pour achever de décorer leur cathédrale de vitraux de couleur. On sait combien furent en honneur, du treizième au dix-septième siècle, les vitraux peints. Toutes les églises s’en décoraient. Les chapitres rivalisaient avec les monastères. Noble émulation qui produisait des chefs-d’œuvre ! Nos vieilles cathédrales prouvent encore à quel rare degré la perfection en était portée au quatorzième siècle. Mais au milieu du seizième siècle, la peinture sur verre se mourait. Le vent néo-païen qui soufflait alors l’Italie, desséchait cet art éminemment catholique et français. Les luttes et les ravages de la réformation n’étaient guère propres à lui rendre son éclat qui s’affaiblissait. Les protestants qui renversaient les églises, brisaient aussi bien les saints dessinés sur le verre que les statues sculptées dans la pierre. En outre, les vitraux peints coûtaient fort cher et étaient fort incommodes. Fixés au mur, on ne pouvait les ouvrir. Les maisons particulières qui employaient aussi les vitraux trouvaient que ces petits morceaux de verre, chargés de couleurs, enchassés dans des longs losanges de plomb, soutenus par des armatures de fer, dérobaient le jour. Les guerres d’outre-monts avaient rapporté d’Italie, comme autrefois les croisades d’Orient, le