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un alibi. En faut-il davantage pour mettre au rang des fables ce récit si soigneusement arrangé ? La vérité n’a pas ces couleurs apocryphes.

Pour achever les démonstrations, lisons la narration d’un autre contemporain, plus exact que d’Aubigné, témoin oculaire de ce qui se passait alors à Paris, et de plus, ami particulier de Palissy.

Voici d’abord ce qui regarde les Foucaudes, et la visite de Henri III aux prisons. On trouvera le passage à la page 245, tome I, 2e série, de la collection Michaud dans le registre journal de Henri III, par Pierre de l’Estoile :

« Le dimanche dernier jour de ce mois, 31 janvier 1588, le Roy visita les prisonniers, accompagné des curés de Saint-Eustache et de Saint-Séverin, et estant venu au petit Chastelet, il se fit amener deux pauvres filles de la religion qu’on nommait les Foucaudes, prisonnières pour n’avoir obéi à ses édits et ne vouloir aller à la messe, auxquelles il parla assez longtemps jusques à les prier de ne vouloir demeurer plus longtemps opiniâtres en leurs hérésies, et lui promettre seulement de retourner à la messe, et prit le Roy le loisir d’une bonne heure, durant laquelle ils disputèrent fort et ferme... Il ne fut possible de les vaincre, sinon par bourrées et fagots auxquels pour conclusions ils les renvoyèrent comme hérétiques damnables, et brûlables, et ce en la présence du Roy qui dit qu’il n’avait jamais vu femmes se défendre si bien que celles-là, et de mieux instruites en leur religion et hérésie. »

Et de Palissy pas un mot ! Quoi ! de l’Estoile men-