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On a remarqué dans le passage de l’historien calviniste que Palissy n’est pas seul en prison. Il a près de lui deux femmes, « deux sœurs, » détenues comme lui pour cause de religion, et qui, dit le roi « seront brûlées demain. » Quelles sont ces filles ? D’Aubigné ne les nomme pas ici. Mais dans son Histoire universelle, il a été moins réservé, et il les appelle les « deux filles de Sureau. » Ce sont bien là les « deux sœurs » qui périrent par le feu en juin 1588.

À la façon dont s’exprime l’auteur de l’Histoire universelle, il semble croire que ces deux femmes avaient pour père un Sureau. Il y eut à cette époque un Sureau qui joua un certain rôle. Hugues Sureau, dit du Rozier, fameux ministre protestant, fut d’abord pasteur à Orléans. Il abjura le calvinisme en 1572 pour échapper à la Saint-Barthélemi. Catholique éloquent, il fut envoyé par Charles IX à Henri de Bourbon, à Henri de Condé, à Marie de Clèves, à François d’Orléans, puis à la duchesse de Bouillon, pour essayer de ramener au giron de l’orthodoxie ces illustres appuis de l’hérésie. Plus tard, il se retira à Francfort où il revint au protestantisme. Bayle, à l’article du Rozier, affirme qu’il mourut de la peste dans cette ville avec sa femme et ses enfants en 1575. Il ne peut donc être question des filles de ce Sureau-là en 1588, comme quelques-uns l’ont pensé. Le Duchat, dans ses Commentaires sur la Confession de Sancy, suppose qu’il s’agit d’un autre Sureau. Mais l’auteur et le commentateur se sont également trompés.

Ces captives n’étaient point « filles de Sureau. » Elles avaient pour père Jacques Foucault, procureur