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On voit que Palissy avait donné tous ces soins à cette édition. Les recherches étaient aussi rendues plus faciles par cette table développée de tout ce que l’ouvrage contenait de plus instructif et de plus curieux, et par l’espèce de vocabulaire de la fin qui initiait les plus ignorants aux termes techniques, en même temps qu’il donnait leur sens propre aux mots nouveaux que pouvait employer le chimiste orateur.

Les Discours admirables sont dédiés « À très-haut et très-puissant sieur le sire Antoine de Pons, chevalier des ordres du Roy, capitaine des Cent-Gentilshommes, et conseiller très-fidèle de Sa Majesté. » À cette époque, Antoine de Pons, banni en 1574 de son château de Pons par Jean de Pons, seigneur de Plassac, chef des réformés, vivait tristement à Rome où il mourut six ans plus tard (1586). Revenu dès 1556 au catholicisme, et créé chevalier du Saint-Esprit à la première promotion du 31 décembre 1578, il avait gardé son estime au huguenot persévérant. Et Palisssy conservait fidèlement le souvenir de son protecteur alors vieux, malheureux et dépouillé par ses coreligionnaires. Il prend plaisir à lui rappeler ces entretiens qu’ils avaient au château de Pons, lorsque, au retour de Ferrare en 1558, le haut et puissant seigneur parlait au potier « des sciences diverses, à sçavoir : de la philosophie, astrologie et autres arts tirez des mathématiques. » Dernièrement, il a pu l’entretenir, et « combien que le nombre de jours de plusieurs diminue leur mémoire, » il a trouvé la sienne « plus augmentée que diminuée. » Il désire que si, en parcourant ce volume, il rencon-